PROGRAMME      Construction d’une pépinière d’entreprises comprenant ateliers dédiés à la construction aéronautique, et parc de stationnement de 200 places
LIEU      Bayonne
MOA     ACBA (Agglomération Côte Basque-Adour)
RÔLE     Architecte mandataire
CHEFFE DE PROJET     Orane Garrigos
MISSION      Mission de base-SSI, coûts d’exploitation et de maintenance, signalétique
SURFACE      2 463m² + 4024m² de parking
COÛT     5 400 000€ HT
STATUT     Livraison en avril 2014
PHOTOGRAPHIE   

TECHNOCITÉ

Sur les franges urbaines de Bayonne, la pépinière de Technocité est destinée à accueillir des start-ups innovantes. Il s’agit donc de créer un lieu pour une variété de situations ; un lieu à la fois évolutif, minimaliste et économe en énergie. Il en résulte une expression architecturale brute qui se veut le reflet le plus direct de la fonction et de l’œuvre de construction.

À flanc de coteaux et donnant vue sur la Nive, le bâtiment superpose dans un même volume un parc de stationnement (transformable en bureaux) surmonté des espaces dédiés aux entreprises. Ceux-ci regroupent, sur trois niveaux, les ateliers ouvrant directement sur le parvis minéral, les espaces de conférences et de réunions puis les bureaux articulés autour d’un atrium central. La cage d’escalier hiérarchise l’accessibilité de ces espaces en introduisant par le franchissement vertical une notion d’intimité progressive : si le RDC est, par vocation, l’espace le plus ouvert, les bureaux du dernier niveau restent du domaine privé des entreprises. L’efficience fonctionnelle du plan justifie ainsi la géométrie des espaces d’une grande simplicité tout en ménageant une dissymétrie des élévations que justifie l’orientation du bâtiment : fermeture au nord, ouverture au sud où la façade est parée de brise-soleil horizontaux qui protègent de l’ensoleillement tout en n’occultant pas la vue sur la frondaison végétale et la Nive en contrebas. Cette clarté du plan qui « empile » les fonctions est traduite en façade par la radicalité des expressions de structure et d’enveloppe (tôle d’aluminium zingué). D’où l’impression d’un édifice quasi modulaire et surtout modulable au gré des besoins ; un édifice dont la rationalisation de la construction découle de la production de rythmes et d’éléments industrialisables. Dans la trame d’un programme public exigeant (bureaux et ateliers livrés en blanc), la dimension d’indétermination des fonctions et des usages est intégrée via des installations éphémères au sein d’une ossature permanente. Les matériaux sont utilisés bruts (béton, bois, aluminium), parfaitement assemblés, plaçant l’efficacité au-devant de la surenchère. L’ambition de haute technologie est encore reflétée par les performances du bâtiment que garantissent l’élévation méridionale (mur rideau, brise-soleil et passerelles dans l’épaisseur), la ventilation naturelle par ouverture de porte en RDC et de volets rabattables en attique, l’isolation par l’extérieur, le système de pompe à chaleur à ressource géothermique et la compacité du volume réduisant les déperditions calorifiques.

Texte : Julie Gimbal