PROGRAMME   Restructuration et traitement paysager du parc des sports avec redéfinition des accès, des stationnements, des surfaces d’évolution et des vestiaires. Capacité d’accueil du stade de rugby: 5000 personnes
LIEU    Périgueux
MOA     Ville de Périgueux
MISSION    mission de base
RÔLE   Architecte mandataire
CHEF DE PROJET   Louis Bordenave – Thibaut Buisset
ASSOCIÉ(S)   Comin-Campguilhem Architectes
SURFACE  plaine des sports 93 560m² + 1 663m²
COÛT    10 992 000€ HT
STATUT     Livré Avril 2025
PHOTOGRAPHIES   Agnès Clotis

PARC DES SPORTS | PÉRIGUEUX

 

Ce projet traite de la rénovation de la plaine des sports de Périgueux, articulée autour de la tribune du terrain de rugby dite de Rongieras. Cette esplanade sportive est située le long de la rivière l’Isle, aux pieds des coteaux surplombant le cours d’eau, dans une plaine alluviale qui accueille la gare SNCF ainsi que des locaux d’activités ou tertiaires.

Cette situation, dans une dépression qui met en scène la tribune Rongieras depuis la ville à l’Est et les coteaux à l’Ouest, fait de cet équipement un monument majeur du spectacle urbain et paysager. Cette tribune, définie en point de mire, offre en retour, depuis ses gradins ou ses espaces de réception, le spectacle végétal des coteaux et des bords de l’Isle, ainsi que la Cathédrale Saint-Front.

Construite à l’origine dans les années 70, elle témoigne d’une tradition des édifices de spectacle sportif, faisant la part belle à l’écriture de grands portiques en béton armé, supportant un gradinage élégant et de grandes poutres en porte-à-faux, support de toiture, s’élançant en surplomb des assises. Cette architecture structurelle en béton brut, dessinée sur un plan curviligne et tendu, répond à la rectitude des rives de l’Isle, qui semble en épouser la tangente.

Elle est rehaussée par un effet de socle, matérialisé à l’Ouest par un talus végétalisé et à l’Est par un sous-bassement en béton, qui relève le niveau des premiers gradins. Comme souvent sur les tribunes de cette époque, la sous-face des gradins accueillait les circulations verticales, les vestiaires sanitaires et quelques dépôts, rejetant dans les entrailles de l’édifice les utilités et traitant de manière résiduelle ces espaces.

La rénovation entreprise vise à dégager les entrailles de la tribune de toutes les circulations verticales pour révéler les sous-faces des gradins et exploiter ces beaux volumes, rythmés par la trame des puissantes structures en béton, pour loger vestiaires et espaces de réception. Elle projette à l’extérieur de l’édifice, dans une frondaison végétale, les circulations verticales et les passerelles d’accès, dessinées telle une gangue arachnéenne épousant la courbe du plan de la tribune.

Cette décomposition de l’architecture vise, à terme, à fondre dans la lecture d’un parcours dynamique, le long de la voie des stades à l’Ouest, paysage et architecture, sans que cependant la puissance des travées de béton n’en soit altérée. Elle exalte aussi l’idée d’un parcours onirique dans la végétation, avant de rejoindre les places, en loges et gradins, qui offrent le spectacle de la ville et de la basilique au-dessus du terrain de rugby.

Si l’effet de socle a été conservé et souligné côté rivière par un aménagement paysagé, côté terrain, la tribune étire son gradinage jusqu’au contact de la pelouse et amplifie son effet d’assise sur le terrain.