Patrick Arotcharen et son équipe ont forgé leurs pratiques dans des zones périurbaines du Pays Basque marqué par un relief vallonné, une végétation intense et un climat tempéré. Cette relation au contexte géographique a profondément influencé leur recherche axée sur des nouveaux rapports entre architecture et nature, ville et campagne.

Ce frottement de l’urbain et du rural pose aussi la question du vernaculaire et de la modernité ; ils ont choisi de la traiter en introduisant des notions d’héritage et de métissage dans un territoire marqué par son identité forte et son statut de terre d’accueil que les bains de mer, les sports aquatiques et les ports de Bayonne et de Saint Jean de Luz ont fait naître. Ils ont préféré retenir de l’archétype de la ferme labourdine, image d’Epinal de l’architecture basque, cette notion de conjugaison d’une masse minérale et d’une charpente en bois qui structure les murs en torchis et les couvertures. Ils se sentent héritiers de cette culture de la maçonnerie et de la charpente.

Ils travaillent depuis plusieurs années sur l’interface de l’architecture et du climat. Ils fouillent la notion de l’enveloppe pour dépasser le thème de la maçonnerie percée. Ils conçoivent la façade comme un champ de recherche et d’innovation propice à offrir un meilleur confort et  de meilleures performances thermiques, visuelles et acoustiques. Ils préfèrent s’éloigner des approches normatives qui conduisent à la reproduction de standards, pour rester en éveil sur l’innovation et l’expérimentation, seules garantes de progrès possibles.

Ce travail les amène à fouiller les champs du confort, du plaisir, de la sensualité de la matière et des formes proposant une appréhension sensible de l’architecture et du paysage. Le travail sur la performance est ici au service de la conception sensible.

Ils adoptent un langage architectural, qui rend toute son expression à la construction, faisant l’apologie des assemblages exposés sans fard révélateur du travail des artisans et de l’addition des corps d’état.

Au-delà de tout, ils cherchent à créer un univers où l’usager se trouve invité à parcourir et à jouir de l’espace qui s’offre à tous ses sens, en évitant les effets d’emphase et de sacralité qui effraient ou mettent à distance.

L’agence s’est développée dans le domaine des marchés publics où elle traite des équipements tertiaires, scolaires, universitaires et culturels. Elle différencie aujourd’hui son activité en s’intéressant à l’aménagement de l’espace public, au logement, en élargissant son territoire d’intervention vers Toulouse et Bordeaux et en s’ouvrant à la clientèle privée.

L’agence a reçu le prix Grand Public du Ministère de la Culture en 2000 et le prix AMO en 2010 pour la réalisation du siège social et le Campus Quiksilver à Saint Jean de Luz.

Elle comprend aujourd’hui une quinzaine de salariés pour la plupart architectes et dont certains affichent une double compétence : architecte/ingénieur. Cette orientation de la ressource correspond au profil technique des réalisations de l’agence, qui évoluent de plus en plus vers des notions de constructions modulaires ou industrialisées pour maîtriser coût et qualité.

Elle s’est dotée d’une cellule 3D qui intervient à tous les stades de la conception pour définir et montrer le projet, mais aussi contrôler et synthétiser les complexités de la construction.

Elle désire rester au cœur de l’acte de construire et affirmer le rôle de l’architecte en chef d’orchestre dans l’édification de l’œuvre.