PROGRAMME Extension du siège social de la société Quiksilver, bureaux espaces de rassemblement et de restauration, showroom, studio audiovisuel
LIEU Saint Jean de Luz
MOA Quiksilver Na Pali
MISSION Mission de base, EXE, OPC
RÔLE Architecte mandataire
CHEF DE PROJET Antoine Guiraud
SURFACE 6 500 m²
COÛT 16 000 000 € HT
STATUT Livraison en juin 2010
PHOTOGRAPHIES Mathieu Choiselat + Vincent Monthiers
CAMPUS QUIKSILVER NA PALI
La société Quiksilver Napali a installé depuis plus de vingt ans son siège sur la côte basque à Saint Jean-de-Luz dans les Pyrénnées Atlantiques.
Le projet se devait d’être le reflet de la culture de Quiksilver porteuse d’un rapport doux et complice avec la nature. La réalisation d’un édifice de 15000 m² et les 400 places de stationnement qui l’accompagnent déplacent le travail de l’architecte de l’architecture vers le paysage.
La forêt est créée par le prolongement des espèces végétales présentes sur les limites du site: pins, chênes, acacias et saules en densifiant les crêtes, le piémont et les interstices entres les bâtiments.
600 arbres seront ainsi plantés au terme de la réalisation. Nous avons choisi de construire à flanc de collines pour libérer les crêtes et redessiner le profil des vallons boisés.
Si le bâtiment contenant le siège initial érigé en monolithe exprimait avec force des grands plateaux horizontaux dans le site le nouveau campus développe un chapelet d’édifices de petites tailles laissant pénétrer la végétation dans les interstices de la composition architecturale.
Nous avons exploité l’imaginaire de la forêt en travaillant les poteaux de structures comme des troncs d’arbres. Notre désir était de désacraliser l’univers du bureau et de faire des espaces de travail des lieux de plaisir et de contemplation de la nature.
Nous voulions sortir de l’univers formel de la vie au bureau ou l’ordre et l’organisation forgent une esthétique contraignant les usages. Le terrain comme la présence des arbres existants ont forgé une implantation et une écriture architecturale qui permettent à la végétation d’occuper les interstices, les sous-faces ou de surplomber les passerelles ou les édifices.
L’objectif est d’offrir aux utilisateurs un cadre de vie et de travail qui donne le plaisir du parcours et du séjour dans la nature.
Le terrain d’implantation du siège présente une forte déclivité propice aux propositions atypiques avec des accès sur les hauts de pente et des situations de surplomb à l’extrémité des édifices. Il donne ainsi l’occasion d’inscrire des escaliers vertigineux ou des passerelles s’élançant entre les arbres
pour rejoindre les cabanes de bureaux. Ces parcours flattent les sensations recherchées par les pratiquants des sports de glisse toujours en quête d’une dose d’adrénaline ou de surprise.
Nous avons cherché une expression architecturale qui relève de l’évidence dans cette forêt. Nous voulions
donner la sensation de cabanes construites sans expertise particulière. Nous avons ainsi pris soin de donner à lire tous les assemblages, d’exprimer avec ostentation les empilages de poutres et solives de plateaux pour offrir le plaisir de lire et de comprendre la construction.
L’écriture des assemblages devient l’enjeu d’une expression plastique qui exalte la construction.
Cette entreprise n’est ni une banque ni un musée. Une forme de chaos et de désordre apparent fait partie de
sa culture. Non pas par faiblesse, mais parce qu’elle est en perpétuel mouvement. Le temps n’apparaît jamais suspendu. Aucun rêve d’architecte baignant dans un fantasme de volumes épurés et de parois vierges ne peut contenir ce flot de vie.