programme

Construction d’un équipement universitaire comprenant amphithéâtre, salles de réception, salles de cours et laboratoires

localisation

Gradignan

maître d’ouvrage

Bordeaux Sciences Agro

mission

mission de base, OPC, mobilier

surface

1 500 m² shon

coût

2 700 000 € HT

statut

Livraison en novembre 2013

Institut supérieur Forêt-Bois-Papier

Le campus dédié à la recherche agroalimentaire est un vaste domaine dont l’architecture et l’implantation des infrastructures sont marquées par l’orthogonalité. Avec son allure prismatique, le projet prend le contre-pied de l’existant.

Glissé entre deux édifices, le nouvel institut déploie sa dimension sculpturale tout en imposant frontalement sa silhouette depuis l’accès au-dessus des pins parasol. Le bâtiment évite tout affrontement direct avec les élévations voisines via le désaxement de ses lignes : cette inscription initie un jeu sur l’alignement et le décalage qui creuse des perspectives nouvelles dynamisant l’espace. Les dégagements sont plantés et griffés de cheminements ou lissés de béton (parvis au nord, terrasse à l’est). À la base du projet figure ainsi un travail sur la perspective et la perception : le parcours sculpte l’architecture laquelle, en retour, induit des parcours en fermant des angles, en ménageant des transparences, des pleins et des vides et en privilégiant tantôt la courbe ou l’oblique tantôt l’orthogonalité. À l’intérieur comme à l’extérieur du bâtiment, c’est une réappropriation de l’espace architectural par l’homme qui marche. Par ailleurs, sur un site où cohabitent la vigne et le pin landais, le graphisme des élévations métaphorise la forêt : cette peau de bois brut s’épaissit en système filtrant au sud (lumière, aération) qui, associé à la forte inertie thermique du bâtiment, à l’isolation par l’extérieur et aux vitrages à faible émissivité, rend l’architecture économe en énergie.

Deux volumes composent l’institut : au nord, un premier élément compact animé de légères inclinaisons de façades et de mouvements de toitures prélude à l’amphithéâtre, véritable pièce d’origami. Celui-ci s’enfonce dans le sol pour retrouver l’univers du jardin avec ses façades talutées et sa toiture végétalisée soulignée d’un filet de verre laissant entrer la lumière. L’amphithéâtre est raccordé au bâtiment principal par un passage-galerie qui le protège de l’activité du hall, lequel est conçu comme une surface fluide et modulable, entièrement saisissable depuis le porche d’entrée creusé dans la façade au nord. Le visiteur est ainsi aspiré, invité et guidé d’un espace à un autre.

 

Texte : Julie Gimbal