PROGRAMME     Construction d’une halle d’exposition, regroupant des espaces d’assemblage, de maintenance, des salles multimédia et de réunion, des bureaux, des ateliers et un restaurant.
LIEU     Toulouse
MOA     Toulouse Métropole
RÔLE   Architecte mandataire
CHEFFE DE PROJET     Cécile Pascual
ASSOCIÉS     Projet 310 + D’une ville à l’autre
MISSION     Mission de base, OPC, SSI, EXE partielle, DD
SURFACE     5 245 m² SHON
COÛT     8 665 000 € HT
STATUT     Livraison en juillet 2015
PHOTOGRAPHIE     Vincent Monthiers

HALLE DE SMÉCANIQUES

Jalon de l’aventure aéronautique, le site de Montaudran garde une empreinte forte dans le paysage et la mémoire. La nouvelle Halle d’exposition, conçue pour abriter de gigantesques créations mécaniques, est ainsi un travail sur la transmission et l’identité.

Devant l’ancienne piste d’envol, la Halle décline des volumes épurés dont la hauteur des travées et les lignes fuyantes du toit construisent la sensation d’envol et renvoient au dialogue historique entre l’architecture et l’aviation. Le plan de masse est fondé sur l’emploi d’une trame sensiblement irrégulière, laquelle dessine quatre vaisseaux parallèles à la piste et surmontés, à l’est, d’une mezzanine. Les nefs d’exposition sont caractérisées par la faible emprise au sol des poteaux de la structure filigrane : ce vaste plan libre, idéal pour la création et l’exposition des machines, favorise la contemplation et la déambulation. En ce sens, l’expression claire de la structure est mise en valeur par le rythme serré des arbalétriers en bois et les détails d’assemblages boulonnés qui explicitent les rapports entre charge et support. L’aisance et la technicité de la structure font ainsi écho au spectacle des machines monumentales. Cette correspondance entre l’enveloppe et son contenu est aussi la réminiscence des halles de montage d’avions qui marquèrent de leur audace l’entre-deux-guerres en France. La filiation est encore renforcée par l’installation de sheds filant entre les failles du toit et la création d’un sol minéral et brut.

De l’extérieur, l’architecture dissimule cet univers de la machine autant qu’elle le dévoile, le met en scène et le préserve. En ce sens, un ruban de tôle pleine ou perforée vient habiller les pans de verre dans leur partie inférieure et occulte la vue sur les œuvres devenues objets de curiosité. Depuis la variété de points de vue qu’offre le site, les rythmes de l’ossature prennent finalement une dimension nouvelle. Les parcours creusent des perspectives, dévoilent les strates de l’architecture ordonnées par le jeu des transparences et valorisent le cinétisme des lignes de toit. Les travées de verre offrent un cadrage toujours renouvelé par le mouvement sur les œuvres-machines et leur arrière-plan marqué par le patrimoine aéronautique et la frondaison végétale. Le site se lit dans les interstices de l’architecture et la curiosité du promeneur est en éveil constamment. Par cette porosité avec son contexte, la Halle inscrit le visiteur dans un monde de sensations, de mémoire et de rêverie. Un monde que les machines exposées véhiculent précisément.

La création d’un volume cristallin impose une gestion rigoureuse de l’ensoleillement. Les dimensions des lames de toit projetées au sud, à l’est et à l’ouest sont déterminées en fonction de la course du soleil afin de garantir un ensoleillement optimal en hiver et maîtrisé en été. L’impact de l’architecture sur son environnement et la température des espaces intérieurs sont ainsi contrôlés. La lumière est tantôt admise, arrêtée ou transmise au travers de filtres. Les sheds ouvrants glissés dans la toiture permettent une ventilation naturelle et, associés aux brise-soleil, évitent tout réchauffement intempestif de la halle.

Texte : ©Julie Gimbal